Habitation de la Mahaudière
L’Habitation de la Mahaudière est une plantation historique de 11ha. Elle est composée d’une grande maison de maître et des bâtiments de dépendance entourés de jardins et de champs de canne à sucre. Ce site tire son appellation de son propriétaire de l’époque Jean Baptiste Douillard MAHAUDIERE.
L’affaire de l’esclave Lucile
En octobre 1840, Jean-Baptiste Douillard Mahaudière fut poursuivi par la justice pour séquestration abusive de son esclave Lucile, couturière. Celle-ci était accusée par son maître d’avoir empoisonné sa femme, quatre esclaves et 281 têtes de bétail. Lucile fut jetée dans un cachot mesurant 5m² et seulement 1,20m de haut de sorte qu’elle ne pouvait s’y tenir debout. L’espace exigüe dépourvu d’air et de lumière ne lui permettait pas de se tenir debout. D’après les termes du procès, elle était attachée par les jambes à une barre de fer et sa main droite était prise dans un anneau. Lucile resta pendant 22 mois dans ce cachot, dans un isolement quasi-absolu. Une fois par jour, une maigre ration de farine de manioc et de morue lui était apportée en guise de repas.
La justice fut informée de l’enfermement de Lucile par lettre anonyme et se rendit sur place pour constater les faits. Des poursuites furent entamées contre Douillard Mahaudière qui dut répondre de ce crime devant les assises de Pointe-à-Pitre. Le procureur du roi, lui-même colon et propriétaire en Guadeloupe, se trouva tiraillé entre son rôle de magistrat et les intérêts de la communauté à laquelle il appartenait. Sous la pression des colons, Douillard Mahaudière fut déclaré non coupable et acquitté. L’esclave Lucile fut vendue.
L’habitation sera vendue en 1846, puis recédée à plusieurs reprises pour n’avoir plus vers 1930 qu’une activité de distillerie.